Gruppe für eine Schweiz ohne Armee

Wortbeitrag Sébastien L'Haire

 
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Conférence de presse du 20 mars 2003, Berne
Sébastien L'haire, permanence service civil et problèmes militaires du GSsA à Genève

Armée et G8. Situation en Suisse romande

Le Groupe pour une Suisse de Genève tient depuis de nombreuses années une permanence à Genève pour le service civil et autres problèmes militaires. Il s'agit de la principale permanence de Suisse romande qui donne des conseils dans toutes les situations, pas seulement sur le service civil.

C'est pourquoi nous avons décidé de relayer l'appel aux soldats de ne pas participer aux cours de répétition «G8» en utilisant tous les moyens légaux à leur disposition. Nous avons traité une trentaine de dossiers, par téléphone, par mail ou lors de visites à la permanence. Les personnes touchées provenaient d'à peu près partout en Suisse romande, de toutes les tranches d'âges. Comme l'information a été rendue accessible sur des sites Internet et que la presse a relayé l'appel, il est probable que de nombreux soldats se sont débrouillés par eux-mêmes sans nous contacter. Il nous a été malheureusement difficile de trouver un soldat qui veuille répondre aux nombreuses sollicitations de la presse et accepte de s'afficher contre le G8, même en prenant des précautions pour préserver son anonymat.

Les raisons invoquées par les militaires sont politiques et psychologiques. Les raisons politiques provenaient de personnes qui, sans avoir un engagement affirmé, ne veulent pas s'engager à la protection d'un sommet réunissant des personnalités aussi controversées que George W. Bush ou Tony Blair. L'idée de devoir participer au maintien de l'ordre face à des concitoyen-ne-s qui expriment démocratiquement leur opinion a également été rédhibitoire. Certains soldats ont même ouvertement affiché leur opposition face à cet engagement.

Le climat qui précède le sommet contribue aussi aux inquiétudes des soldats. Être engagés à l'aéroport aux côtés de professionnels surentraînés ou risquer d'être en contact avec des manifestants hostiles en portant une arme chargée provoque des craintes légitimes.

D'ordinaire déjà, les militaires ne se préoccupent pas des dates d'entrée en service. La décision d'engager des militaires est intervenue plutôt tardivement et les plannings initiaux ont été chamboulés. De nombreux soldats ont été pris de court par l'arrivée d'une convocation. Une première vague d'ordres de marche est arrivée aux alentours de la mi-mars. Mais il semble qu'une deuxième vague soit partie vers la mi-avril, suite à la décision d'augmenter les effectifs engagés. Le temps était très compté et les décisions, négatives pour la plupart à notre connaissance, ne sont tombées que très récemment pour ceux qui ont eu la chance d'en obtenir une.

Il est dès lors difficile d'estimer le succès de ces démarches. Comme les besoins effectifs de l'armée sont certainement largement en-deçà du nombre de soldats convoqués, il est à prévoir que des licenciements aient lieu sur place. Pour sa première intervention massive dans une mission de maintien de l'ordre, l'armée n'a pas intérêt à causer des problèmes professionnels aux soldats et à leurs employeurs; d'autre part, le succès de la mission exige que les soldats rechignent le moins possible à leur tâche.

Quant à nous, nous ne pouvons qu'exprimer notre refus de l'engagement de militaires dans un tel sommet, alors qu'ils ne sont pas suffisamment formés pour éviter tout problème en cas de contact direct avec des manifestants ou avec la population. Nous appelons les soldats à ne pas charger leurs armes et à faire preuve de retenu

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